LE BOIS DE SURYEN
Pauvre bois de Suryen, je ne croyais pas voir
A massacrer les chênes, les frênes et les hètres
Qui me voyaient passer quand j'étais tout enfant
Pour aller à l'école, apprendre à bien vivre .
Ils vous ont acheté, ce n'est pas moi le Maître
Vous entendre tomber les uns aprés les autres
J'ai le coeur déchiré chaque matin je vois
Le vide que vous laissez, qui change tous les jours .
Il faudra sûrement se faire une raison
J'étais tant habitué à vous voir tous debouts
Regarder vers ailleurs, vers la haute côte
Vous allez me manquer, l'horizon est changé .
Vous jolis cèpes noirs, oµ allez-vous pousser ?
Jolies palombes bleues où allez -vous vous poser
Je ne vous verrai plus à voleter sur la Marlère
Passez plus haut, sans s'arrêter j'en pleurerais .
Vous ne repousserez pas mes chers et vieux amis
Je connaissais chacun et son ombre acceuillante
Quand je passerai au pied de la souche défunte
J'aurai au coeur la peur de l'ombre qui s'approche
Et qui m'emportera, ainsi qu'à vous un jour ! ...