Parfois dans la forêt passent des sources vives
Aux lunes de l'été écoutez- les danser
Et déchirer l'aurore en un jour de lumière
De leurs grands yeux limpides et noisette brûlée
Elles sonnent la fête aux crètes des nuages
Et heurtent de leur rire le vieux chemin muet .
Mêlant main dans la main,
La robe de dentelle et le blue -jean coquet
Et puis s'en vont jouer aux dames d'autrefois,
Ou bien à la marelle, encore à cloche-pied
A cloche ritournelle et à cloche fêlée ;
Leur colère alors est sans ride et se conjugue d'un trait
Le verbe haïr pour l'une et l'autre pardonner .
Au détour d'un refrain écoutez-les passer
Caracolant gaîment leur neuve bicyclette
Papillon rose et rose taquinée par les blés .
Les pieds ourlés d'écume elles offrent à la plage
Impudente candeur, leurs espoirs de beauté,
Quand le nuit les surprend, que la lande est caresse
Nos faiseuses d'étoiles
La bouche éclaboussée d'insassiable tendresse
Bercent innocemment toute l'éternité.
Marie -claude Baboulène pour Annie